Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA TELE-COREALITE
23 octobre 2005

La naissance de la télé-réalité française

En France, la genèse de la Télé-réalitédate des années 1980. À cette époque, de nombreux changements ont lieu au niveau des institutions et notamment au niveau des chaînes télévisuelles. En effet, Valéry Giscard D'Estain, président de l'époque, va initier une séparation entre Etat et Télévision. Dès lors, certaines chaînes se voient privatisées et inévitablement, la notion de concurrence apparaît. Face à cela, la "nouvelle télévision" doit aller à l'encontre du public et trouver de nouveaux concepts pour séduire sa cible... C'est dans ce contexte qu'un nouveau genre télévisuel apparaît: le Reality Show. Ces émissions cherchent à suivre deux axes totalement antagonistes: la réalité et le spectacle. Le message est clair: il s'agir de filmer la réalité pour en faire un spectacle. Elles montent en puissance dans les années 1990 (Perdu de vue, Bas les masques, Témoin numéro 1, etc.).

imagesMais à la fin des années 1990, un nouveau genre voit le jour: la télé-réalité. Inspirée de l'émission néerlandaise "Big Brother", c'est "Loft Story" sur M6 qui marque en France le début de la télé-réalité. Elle repose sur le principe de filmer 24heures sur 24 un groupe de personnes enfermé dans un lieu clos pendant plusieurs semaines. Des participants sont éliminés au fur et à mesure par le vote du public. Apologisme d'un voyeurisme en continu, Loft Story obtient rapidement un succès général. L'année suivante, Tf1 propose donc à son tour "Nice People" dont le concept est quasiment le même que celui de Loft Story. Ainsi de suite, chaque saison, nos programmes vont être pris d'assaut par ces émissions. Aujourd'hui, moins de cinq ans après la première diffusion d'un programme de télé-réalité, il est difficile de dresser une liste exhaustive de toutes les émissions de ce genre diffusées depuis, tant elles sont nombreuses.

Pourtant, au départ, les dirigeants des chaînes s'opposaient à la "télé-poubelle". En effet, Patrick Le Lay, PDG de TF1, affirmait dans Le Monde du 11 Mai 2001: "TF1 (...) a refusé à plusieurs reprises les propositions du groupe de Production Endemol de diffuser sur son antenne "Loft Story". Ce choix éthique était d'ailleurs partagé par les dirigeants de M6 qui au début de cette année s'étaient engagés, comme TF1, à ne pas diffuser une émission du type "Big Brother". Nous voulions faire obstacle à l'intrusion en France de la télé-poubelle." Apparemment, quelques mois plus tard, les dirigeants de M6 manquent à cet engagement... En effet, pour les chaînes commerciales, la télé-réalité est une manne financière. Facile à produire, le format se décline sans limites. Au delà des villas truffées de caméras, les programmes de télé-réalité se déplacent désormais chez les téléspectateurs, chez les artistes, voyagent dans les îles paradisiaques, cherchent de nouveaux chanteurs, s'immiscent dans la vie privée de personnes consentantes et vont même jusqu'à proposer des remodelages esthétiques...

En bref, la télé-réalité sait se diversifier pour donner aux téléspectateurs un spectacle toujours plus "intimiste". Mais une question inquiétante se pose alors: quelles sont les limites de la télé-réalité pour faire augmenter l'audimat ? 

(Source logo Loft story: www.actualite.lycos.fr/tv/97x74_loft.jpg)

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Super Coralie ! Tu viens, en qqs lignes, de me remettre en tête le cours de A. Nowakowska.<br /> Il semblerait que la téléréalité cherche d'année en année à se poser aux limites des valeurs morales que la société se donne. Et bien entendu ces valeurs peuvent évoluer dans les deux sens, aussi l'audimat, les sondages d'opinion, etc. sont faits pour anticiper les attentes et les rejets des tv-spectateurs.<br /> <br /> Et puisque tu cites le PDG de TF1 je tiens à te faire savoir qu'il a dit aussi la chose suivante :<br /> <br /> "Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réaliste: à la base, le métier de TF1 c'est d'aider Coca-Cola à vendre son produit. Or, pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont vocation de le rendre disponible. C'est-à-dire de divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du cerveau humain disponible"
Publicité